Canalblog
Suivre ce blog Administration + Créer mon blog

LA DROLE DE VIE D'UNE STENO DACTYLO ROCK

24 octobre 2008

mes débuts dans la vie vraie

j'attaque, ça y est, je me décide, allez, je me lance, je vais essayer de faire revivre un peu mes supers souvenirs, je laisserai les mauvais derrière car ça ne m'intéresse absolument pas, je vais juste faire revenir les bons, les super bons, les hallucinantes rencontres qui ont traversé ma vie. comme ça, ça paraît bête, mais quand je vois d'où je viens, je me dis que ça n'est pas si mal,

j'ai quoi aujourd'hui, 48 ans ! bon ! j'suis pas trop moche, grande (ça ça ne m'a pas tjrs servie) le mieux ce sont les yeux. bleus. bon assez parlé de moi,

je partais très mal dans la vie... imaginez... je passe le cap des 14 premières années sans grand intérêt et surtout sans souvenirs flashants...

donc j'ai 14 ans, et là une opportunité me fait découvrir le théâtre, fantastique, la pauvre môme introvertie que je suis s'éclate sur scène, existe. donc de 14 à 18 ans j'ai passé tout mon temps libre à faire du théâtre et de la musique (ça j'suis pas très bonne) et comme je ne voulais pas faire des études trop longues j'ai décidé de passer un bep pour en finir avec l'école et avoir un diplôme qui me servirait tjrs. bien joué. au technique j'étais la seule a aller au théâtre plutôt qu'en boîte de nuit, a ne pas avoir de copain mec alors qu'elles étaient presque toutes déjà mariées, j'étais légèrement hors norme, et ma particule faisait tache, grandement... mais j'étais cool ça compensait toutes ces tarres.
bref me voilà avec un diplome dans la poche et je me barre à paris avec ma soeur qui a 2 ans de plus que moi pour nous inscrire dans un cours de théâtre... célèbre... mais bien nul ! c'est là qu'on s'est rendues compte qu'on avait déjà abordé tout un tas de trucs avant et qu'on allait bien s'ennuyer. donc on a essayé de trouver du boulot ailleurs et un heureux hasard nous a fait rencontrer C. Leguillochet et L. Berthommé, et c'est comme ça que nous avons été engagées dans un de leurs spectacles. c'était super. on travaillait au Lucernaire forum où l'on croisait Mr Terzieff, on buvait des coups avec Claude Piéplu (grand homme) qu'est-ce qu'on a pu passer des moments fantastiques avec lui après nos spectacles respectifs. Mr Terzieff est d'une grande gentillesse et d'une intelligence extrême. il arrive a vous faire croire que vous êtes une grande dame alors que vous n'êtes qu'un vermisseau infâme à côté de lui. c'est fort.

on a travaillé combien, 2 ans je dirais. un festival d'avignon épuisant mais sympa. quelques villes en tournée, et puis nous avons quitté la compagnie, épuisées, sans un rond. bref il fallait repartir de 0. donc un grand moment de vide... et un jour je décide de tourner un court métrage. c'est venu comment ? alors je crois que c'est parcequ'on faisait des super 8 avec des potes de paris, et un de ces super 8 a eu un prix dans un festival amateur, oui c'est ça. et après on s'est dit tournons le en pro. 16mm. je ne sais plus comment j'arrive a avoir une aide de la région de franche comté et hop on tourne le court. avec ma frangine dans un des rôles et 2 comédiens de franche comté, sympas et drôles. le tournage s'est passé à merveille. on a été plus vite que prévu même. et ce court a été primé dans un festival "chaumont" je crois, prix du public. super. il a été séletionné dans plein d'autres festivals, je me suis balladée, c'était sympa comme tout, et c'est à cette époque que brigitte ma soeur a décroché par un hasard fantastique un rôle dans jacquot de nantes d'agnès varda. on faisait des castings, des figus, et on envoyait nos photos un peu partout et la photo de brigitte est tombée entre les mains d'un assistant qui a atterri sur le tournage du varda, et ils cherchaient quelqu'un qui resemblait à la mère de J.demi et voilà, elle est sortie du lot. ce fut une sacrée expérience pour elle et pour moi une belle rencontre aussi, Mme Varda c'est quelqu'un de fort, de folle (dans le bon sens du terme) elle doit se battre pour faire ses films c'est hallucinant. et le tournage s'est passé sur une année en épisodes, et quand il s'est agit qu'elle trouve un court pour passer devant le film, brigitte lui a montré le miens. et elle l'a acheté car le thème collait bien avec son long. c'est comme ça que mon court est sorti en même temps que Jacquot de nantes dans les salles. pour un premier court c'était super. et pour l'anecdote, j'avais été engagée comme stagiaire régie sur un long métrage "ma vie est un enfer" de Balasko, mon 1er emploi comme stagiaire régie, (j'ai tjrs tt fait à l'envers en fait) j'ai déjà tourné un court métrage, pour être ensuite engagée comme stagiaire régie, c'est comme ça qu'un jour, en studio, le directeur de prod m'appelle et me dit, Nicole... fr3 en ligne pour toi, pour la sortie de ton film à cannes ! ahhhhhh ! faut dire que le week-end d'avant j'étais descendue à Cannes invitée  par Madame Varda pour la présentation de jacquot de nantes, et ce que je ne savais pas c'est que mon court sortait en même temps en salle devant le long ! ce week-end là. Ah Cannes quand on est invité c'est super! faut le vivre vraiment. et le plus drôle c'est qu'à une des soirées au cour du week-end j'ai croisé une comédienne (qui me connaissait comme stagiaire régie sur le film de balasko) et qui a fait une drôle de tronche en me voyant avec Mme Varda et les autres ! ça fait plaisir se genre de moments là ! bref interviews, photos, projection, et alors l'émotion du jour c'était quand le matin on a été au palais du festival pour répéter, et que je me suis retrouvée dans le monte charge avec Jean Marais, Catherine Deneuve, Agnès Varda, Jacques Perrin, tous les comédiens des films de Demi, venu pour l'hommage, et moi, p'tite dactylo réalisatrice de courtmétrage, je me retrouve dans ce monte charge avec eux, et là j'étais aux anges... toute mon enfance tous les films que j'aimais étaient là avec eux. quel bonheur. vraiment (si je retrouve le bout de vidéo que j'ai tourné en cachette je l'insérerai ici) donc cannes, les marches, émotion énorme, le film, sublime, bref ce fut un week-end sur unen autre planète. et ensuite j'ai repris mon boulot de stagiaire régie avec tout autant de bonheur car la chance de démarrer dans le cinéma avec des grands comédiens aussi (auteuil, balasco...) et ce que j'ai adoré dans le job de stagiaire régie c'est que je vivais des moments privilégiés avec eux, comme j'allais les chercher chez eux et les ramenait, on vivait des moments sympas en voiture. j'ai tjrs adoré ça et c'est pourquoi je ne me décidais pas a passer au poste supérieur en régie car je voulais continuer a vivre ces moments là avec les comédiens et je ne regrette pas. les autres bossaient en faisant un plan de carrière, moi je bossais pour les rencontres et je m'en foutais si je ne devenais pas une super directrice de prod ! il y avait aussi une chose que j'adorais faire, ça me faisait rêver, j'étais ailleurs, c'était quand je devais être avant tout le monde au studio pour ouvrir le décor et à la fin du tournage pour le fermer... ahhhh j'étais aux anges, là c'était Félinien. je m'éclatais toute seule, je errais dans les décors, je préparais les lieux pour le tournage, c'était magique. bon j'suis un peu barge peut être mais il y avait des odeurs particulières, et là au studio de boulogne en plus ça a été mémorable, surtout que peu de temps après ils ont brûlé. d'ailleurs non ça je le raconterai plus tard. voilà le début de ma carrière professionnelle cinématographique... pour une petite sténo dactylo c'était pas mal déjà. Ah oui côté sténo-dactylo en fait j'ai vite viré la sténo car l'image de la secrétaire prenant un texte sous la dictée m'était insupportable... donc j'ai décidé que qd je travaillerais côté secrétariat s'était qu'en tant que dactylo. ce qui m'a permis de bosser en intérim quand je n'avais pas de travail au cinéma. bien utile finalement.   

Publicité
23 octobre 2008

belles rencontres

tt d'abord la mise en page c'est n'importe quoi. j'ai des bugs. sorry

certains vont peut être trouver ça super superficiel, mais je me demande tjrs si ça n'est pas les rencontres courtes dans le temps qui sont les plus flashantes...   je vous raconte mes plus belles rencontres

Je vais les raconter, je ne vais pas les garder pour moi, c’est idiot.

Ces rencontres improbables, irréelles qui ont clairsemées ma vie ces rencontres qui font que le quotidien devient charmant ou surprenant ou irréel, bref qui n’est plus quotidien du tout… j’adore ? même si certaines ont été très brèves.

Je vais essayer de ne pas en oublier, peut-être dans le désordre au début et après je les remettrai dans la chronologie ou peut être pas, je verrai

La plus marquante a été Jeff Fahey. Acteur américain 
images_1_ a l'époque il ressemblait à ça
aujourd'hui il a tourné dans "lost" et ressemble à ça.imag 

C’était en 91. Premier engagement au cinéma comme stagiaire régie j’avais 30 ans tout pile 

Un peu tard pour un poste de stagiaire direz-vous mais au ciné c’est possible. et j'avais déjà réalisé mon 1er court métrage, je faisais les choses à l'envers mais bon l'essentiel est de les faire.
J’avais dit que je parlais bien l’anglais… pas gonflée ; anglais d’école et rarement pratiqué en plus ! tant pis je fonce ;

Me voilà à mon rendez-vous d’entretien

Le régisseur général me dit que je vais m’occuper d’un comédien américain, Jeff … son nom ne me disait rien, en plus à l'époque pas internet donc pas d'infos. Non. si j'avais vu le dernier clint Eastwood de l'époque j'aurais su. tant pis. je devais le suivre pendant les 5 jours où il serait à Paris. Ils ont loué des voitures pour tte l’équipe, donc 1er rendez-vous chez le loueur pour récupérer la voiture ! gasp ! alfa roméo ! mes amis ! 1ère chose je demande au type où se trouve le frein à main je ne le voyais pas ! il a eu un peu peur ! et moi aussi sur l’autoroute quand j’ai vu la jauge d’essence descendre vitesse grand V dès que j’appuyais sur l’accélérateur ! bon ! alors direction l’aéroport pour récupérer la star inconnue ! j’avais un peu les jetons mais c’était surtout côté horaires ; j’avais des consignes : jamais en retard, ne pas le laisser seul, le suivre, l’accompagner partout où il voulait ! bon d’accord faire la sangsue.

A l’aéroport je retrouve l’assistante américaine qui est venue pour accueillir Jeff histoire qu’il ne se sente pas trop largué, sympa, car moi je l’étais pas mal. Je baragouine en américain avec l'assistante, sympa, et l’avion arrive, on attend les passagers, peu de monde, et la porte s’ouvre, un grand grand mec, cheveux bruns, dégaine de cow boy, lunettes de soleil vitres, débarque, sac sur l’épaule façon GI, le parfait cliché de l’américain qui ne me fait pas flasher du tout. Sourire à faire fondre une banquise en plein hiver, mais moi flippée je m’applique a être une bonne stagiaire. Présentations, on se serre la main, l’assistante prend la relève, très bien. Je dois les emmener à l’hôtel.

On prend la voiture garée dans le sous sol, on sort de l’aéroport et là horreur la jauge est sur la zone rouge ! mon chef m’avait bien dit, les pleins tu les fait quand tu es seule, avant ou après les transports de comédiens. Tu ne dois pas les emmerder avec ça ! que faire ? y a pas à traîner il faut que je fasse le plein. Et puis Jeff a l’air plutôt cool, alors je lui dit dans mon anglais, que je dois prendre de l’essence. Tant pis si je me fais virer, au moins on ne se retrouvera pas sur l’autoroute en panne d’essence. Pffff Jeff ne s’en formalise pas. « no problem nicooooooooool » ahhhhh là, la façon dont il a prononcé mon prénom me fait fondre. je dois bien l'avouer et me laisse sans voix. Je dois dire que je n’aime pas mon prénom, mais dit avec l’accent américain, c’est plutôt craquant.

Il continue a discuter avec l’assistante. Et quand je m’arrête à la station j’hallucine car c’est lui qui sort et qui fait le plein. Alors là c’était gagné. J’étais tombée sur un bon, sur un cool.

Il a même failli conduire mais je lui ai rappelé que j’étais son chauffeur. je ne sais pas si à la prod ils auraient apprécié que je me fasse conduire par la "star" !

Alors tout d'abord direction l’hôtel luxe et tout of course, avec mon grand sens de l'adaptation ça ne me dérange pas du tout d'arriver dans des lieux comme ça. Ensuite je dois l’accompagner à l’autre hotel où se trouve le producteur américain et d’autres comédiens. Déjà une drôle de sensation s’installe entre nous ; il commence à me raconter un peu sa vie, ses 12 frangins frangines, ce qu’il a fait et entre autre dansé dans west side au théâtre. c'était génial, ma comédie musicale préférée, un mec très branché famille, bref déjà des points communs. J’avais l’impression d’être avec un frangin en fait. Un bon feeling. Dommage que le langage bloquait pour moi, mais il faisait gaffe il parlait lentement et simplement, donc on pouvait communiquer c’était sympa. Première chose qu’il a faite c’est d’apporter des K7 pour la voiture. Et c’est là d’ailleurs que j’ai écouté ma 1ère K7 de U2.

Donc nous partons pour l’hotel. Et en arrivant dans le hall je n’oublierai jamais la tête des autres stagiaires quand nous sommes entrés. Faut dire qu’il ne passe pas inaperçu le gars. 1.92m barraqué c’est assez rare, des yeux bleus à tuer cheveux bruns. Et moi 1.72m, des yeux bleus pas mal non plus, cheveux bruns, on faisait un beau couple. Fringués pareil en plus. Bruns aux yeux bleus. Un peu jumeau en fait… ça je m'en suis rendue compte plus tard.

Même très jumeaux… Les stagiaires restent scotchées pendant que Jeff part en réunion avec les autres membres de l’équipe.

Les autres ont les boules car ils ont les producteurs en charge et apparemment ça n’est pas des marants. En plus l’autre stagiaire le trouve très beau, moi ça ne m’a pas frappé. Faut dire que je suis longue à la détente côté mecs surtout quand j'ai d'autres préoccupations, là je me concentrais tellement sur mon anglais que j'en oubliais tout le reste…

Après ce premier jour, Rendez-vous le lendemain pour aller sur un décor en banlieue.

Je passais mon temps à réviser mon vocabulaire d’anglais dès que je pouvais. J’avais un dictionnaire et des phrases types que je me répétais sans cesse.

Le lendemain matin j’arrive à l’hôtel pour le récupérer. Il est prêt et m’attend ! je rêve. Je m’attendais à devoir attendre. Le cliché s’effondre. Ça n’est pas une star insupportable, dieu merci. En plus il s’installe à l’avant à côté de moi, ce qui est qd même plus sympa. Une k7 dans la radio, les pieds sur le tableau de bord, et hop en route nicoooooooooole.

on continue à se raconter notre vie. La famille surtout. Plein de choses en commun. Presque le même âge surtout.

On arrive sur le décor. Là je le laisse bosser. Il sera bloqué toute la journée. Je fais quelques trucs de régie mais je dois qd même rester disponible pour lui au cas où.

J’apprends que je dois aller récupérer son frère en fin d’après midi à l’aéroport. En fait il paraît qu’il fait ça pour ses frangins frangines ; c’est dans ses contrats ; il prévoit un A.R. en avion et l’hotel pour l’un d’eux à chaque tournage ; là ça sera kevin ;

En fait il vient avec moi pour le récupérer. Tant mieux ; et heureusement car son frère kevin ne fait aucun effort pour parler lentement et a un accent texan à couper au couteau. Jeff doit faire l’intermédiaire.

La fatigue nerveuse aidant ça devient dur de les comprendre. A tel point que jeff en se marrant me dit à un moment « ok laisse tomber on se parle demain, et me laisse conduire tranquillement ». une crème.

Je les ramène à l’hôtel, on est plutôt boueux car il a plu toute la journée et le tournage était en extérieur. mais Jeff a faim bien sûr. Il me demande si je connais un bon restau près de l’hôtel ! merde je n’ai pas prévu ça ! alors je demande à la réceptionniste de l’hôtel si elle en connaît un. Coup de chance il y a un délicieux à côté. Ok je les accompagne pour leur montrer où c’est. Mais arrivés devant Jeff insiste pour que je mange avec eux. J’hallucine ! je suis couverte de boue, jean, basquets et blouson plus que douteux. Tant pis ! je ne peux pas lui refuser . On entre dans le restau, il me tient la porte (détail assez agréable qui ne se fait pas trop en france) chic de chez chic le restau of course. Jeff m’aide à enlever mon blouson comble du luxe. J’ai remarqué que ce type est d’une éducation exceptionnelle. Il tient les portes, aide à s’habiller et se déshabiller, rare, très rare de nos jours. La dame d’accueil ne bronche pas quand je lui tends mon blouson boueux. Et on installe nos jeans poussiéreux sur de magnifiques chaises en velours très style doré et rose.

Repas charmant. Jeff est réellement sympa. Son frère plus dur a cause de l’accent et plus sans intérêt. Mais le vin aidant je ne m’en sors pas trop mal il comprend tt ce que je lui dis.

Après cette journée   je rentre épuisée chez moi.

Le lendemain tournage dans un autre décor. Jeff n’a que qq scènes ; il veut visiter paris ! ah bon ! bien ! je dois l'accompagner, c'est cool.

Moment magique. Il veut aller à Notre Dame. Lui tjrs fringué cowboy et moi pas mieux. On entre dans ND. On fait le tour. Et moment assez drôle quand il s’approche du stand des chapelets la bonne sœur a un mouvement de recul. Elle a eu peur. C’est vrai qu’il peut faire peur. Et je vois ce gd type américain qui achète un chapelet pour sa maman. si c'est pas mignon. côté religion là par contre j'suis pas trop dans ce délire, mais bon. 

Après il veut aller aux galeries lafayette ! mon dieu j’ai horreur de ce magasin. J’y étouffe. Mais bon ! allons-y. on se gare. Et nous montons au rayon produit de beauté. Il doit s’acheter des crèmes. Quand on arrive dans le hall d'accueil, la foule, le bruit, la musique, nous avons les deux une réaction de recul. Trop de monde. Mal à l’aise. Clostrophobie. On est bien les 2. Il achète vite fait ses crèmes et nous quittons les lieux aussi secs.

On retrouve son frangin plus tard et Jeff veut me montrer où il a joué west side. C’est au chatelet ! rien que ça. Il nous offre l’apéritif dans un des bars à côté. Nous dégustons le beaujolais nouveau. Je me retrouve un peu pétée sur les quais avec mes 2 gardes du corps américains. Pas si désagréable que ça le cinéma, pourvu que ça dure.

On a passé 5 jours comme ça. 5 jours où il a fait qq apparitions sur le plateau mais où surtout je l’emmenais à droite et à gauche. Il a voulu aller en boite ! je l’ai emmené aux bains mais c’était nul. là si il y a un endroit où je ne me sens pas bien c'est bien dans une boîte de nuit ! Il a joué du piano avec son frangin dans le salon de l’hôtel pendant que je dormais à moitié dans les fauteuils à côté. Ce qui est drôle c’est que je ne me souviens pas des autres gens de l’équipe. Sauf l’autre stagiaire qui était verte quand elle nous voyait arriver Jeff, son frère et moi au centre. Ça couleur verte m’a frappée. Elle a dû imaginer un tas de trucs. Moi je volais. Je n’étais plus sur terre. Ce type était tellement charmant. quand on marchait on avait la même énergie. et maintenant je sais que c'est rare de ressentir ça. et je comprends pourquoi je me sentais bien à ses côtés. ça n'a rien de sexuel comme attirance, c'est pure énergie, on était porté, je ne sais pas si il l'a ressenti, je n'en sais rien, mais pour moi tout me semblait clair. Troublant et géant. depuis je l'ai peu ressenti. dommage.

J’étais épuisée de parler anglais et de bosser sur le plateau parce que quand Jeff tournait je devais aider à la régie bien sûr. Je me souviens qu’il a fallu bloquer le jardin du palais royal pendant ½ journée avec les gens qui voulaient passer à tout prix parcequ'ils payaient leurs impots et qu'on n'avait pas le droit de les arrêter ! fantastique. Quel souvenir aussi. Je me souviens aussi quand  nous sommes passés près d’un kiosque sur les champs Elysées, jeff m’a montré une couve avec un mannequin en me disant «hé look, it’s my girl friend ! » oh d’accord ! et on croise une jagguar et il dit "j'ai la même" bon ! d'accord! normal ! moi je roule en clio ! bon là moi je n’ai plus rien dit. Achevée. Là j'ai été conne, lui c'était normal vu son statut, et moi je n'avais pas à me sentir plus conne parceque je ne ressemblais pas à un mannequin, quoi que bien fringuée, bien maquillée, ils font des miracles et je pense que je pourrais assurer, vu ma longueur de tibiat et me yeux bleus après tout... on a donc vécu côte à côte 5 jours c'est court mais bien assez long pour se rendre compte que ce mec était vraiment sympa. Et bien sûr le dernier jour est arrivé. Je devais récupérer Jeff et son frère à l’hôtel et les emmener à l’aéroport. On part jusqu’à Charles de gaulle. Ils sortent les valises et avant que j’aille garer la voiture Jeff me dit de garder les K7 (j’oublie de dire que la veille il m’avait offert 2 ravissantes boucles d’oreilles en or) je savais que les américains font ça. Ma soeur qui y a vécu 6 mois m'avait breaffée. Ils offrent des bijoux aux personnes qu’ils aiment bien. J’étais déjà scotchée. Et il m’a encore plus scotchée quand le dernier jour de tournage on a tous mangé a midi sous la tente cantine. Il était avec les comédiens, j’étais avec la régie. mais je m’installais tjrs pour avoir un œil sur lui. Et je voyais bien qu’il n’était pas bien. Et moi non plus. Je ne supporte pas les derniers jours de tournage c'est une étape du tournage qui me ruine. Au milieu du repas, il me fait un signe comme quoi il veut partir. Je fais ok. Et nous sortons les 2 de la cantine sous le regard ahuri des régisseurs. Ça a dû causer grave. Je nous revois tjrs les 2 côte à côte sortant de la cantine, marchant sur la pelouse près de l’arc de triomphe, et se regardant en disant les 2 en même temps « I hate last days » je ne sais plus ce qu’on a fait après. Je l’ai ramené à l’hôtel ; c’est peut être là qu’il m’a offert les bijoux. Et le soir je savais qu’il devait aller manger avec toute l’équipe de prod et les comédiens principaux. Juste eux. Et jeff me dit tu viens ce soir. Je t’invite. Une crème ce type. Il n’avait aucune raison de le faire. Et je vois la tête du directeur de production quand nous sommes entrés au restaurant les 3, moi au milieu. Et jeff tout souriant disant « je l’ai invitée »… ok rien à dire bien sûr. il faut noter que c'était un repas comédiens, production. je n'avais en principe rien à faire là. mais Le directeur de prod m’a fait un petit sourire. Et j’ai passé une soirée mémorable. je servais de traductrice c'était drôle. j'étais entre le producteur et Jeff et en face le directeur de prod qui est un type charmant et d'un grand professionnalisme. J’ai même volé un cendrier souvenir pour Jeff car c’était son anniversaire  et je ne lui avais rien offert. Et en sortant il m’a dansé qq pas de west side story dans les rues de Paris désertes… dire que je rêvais… je le crois encore… irréel ce premier tournage… je volais. mais le lendemain à l’aéroport quelle horreur ! je ne volais plus du tout. là j'ai même attéri violemment en me rendant compte qu'il allait partir et qu'on ne se reverrait plus. ça fait roman de gare mon histoire mais tant pis… j’ai tjrs détesté les aéroports car c’est tjrs moi qui reste… et là encore… je devais faire la pro qui s’en fout… alors que j’avais envie de pleurer, de partir avec lui… il a fait des photos de nous 3, et moi je n’ai pas été foutue d’en faire une. Quelle conne. Là j’ai vraiment déconné. Et bien sûr pas de téléphone, pas d’adresse. et lui bien d'autres choses en tête bien sûr. ce tournage n'était qu'une petite étape dans sa grande carrière et moi trop respectueuse de sa vie privée je n'ai pas osé lui demander une adresse où lui écrire… et voilà… une belle histoire trop courte mais qui me suit partout depuis.

Il y en a eu d’autres…

Toujours avec les américains, tiens, celle là elle est sympa aussi, car si inattendue. Engagée comme stagiaire à la comptabilité sur une série télé pour une chaîne, je dois faire les navettes entre le plateau et la production pour régler les payes, récupérer les notes de frais, rien de passionnant, mais ça me permettait de parler anglais. Sur ce tournage il y avait un autre stagiaire très sympa avec qui j’ai partagé de bons moments. Et au bout de quelques jours de tournage (il était très discret) je découvre qu’il est le neveu d’un célébrissime réalisateur américain Oliver Stone. Mais il n’en fait pas un fromage. Il en est fier ça se comprend un peu hein ! il est vraiment sympa.

Le tournage pas franchement éclatant il faut bien le dire, s’éternise alors la production décide de faire une soirée pour redonner la pêche à tout le monde. Ils organisent ça au pavillon aux buttes chaumont. Lieu magnifique. Les buttes pour nous tout seuls en plus, car fermées le soir. Magique.

Après le tournage rendez-vous au restaurant, j’habite à côté en plus, une chance ; j’arrive et là je retrouve mon copain stagiaire qui me dit qu’il est venu avec un ami, et me présente Clayton T. producteur de son tonton bien connu ! Hello ! I ! je bégaye, mais je me lance ; et notre ami a beaucoup de charme ce qui m’aide bcp a me lancer dans la conversation. il ne parle pas un mot de français.

Ce qui est très drôle c’est que les producteurs et assistants le connaissent tous bien sûr, et quand ils voient ce « grand » producteur passer sa soirée à la table des 2 stagiaires de service, ils sont légèrement très très verts ! le directeur de prod, un connard fini essaye de l’apâter, mais mon anglais et mon charme naturel fonctionnent bcp mieux. On passe la soirée à papoter, je parle de mes scenarii, de mes courts-métrages, il est charmant, craquant et tout et tout, et là franchement si il n’était pas parti le premier je crois que si il avait tenté quelque chose j’aurais craqué. Eh oui. Trop sympa, trop mignon. Mais voilà. Il était fiancé, et il repartait à L.A. merde. Je me vois le matin rentrant chez moi, m’asseyant sur mon lit et rester pendant ½ heure assise sans bouger en me disant "t’as rêvé ou tu as passé la soirée avec Clayton T."…. j'suis bête mais tant pis. Qui a dit que le cinéma n’était pas magique.

Autre rêve ?

Oui pas une rencontre mais un rêve. 2ème poste de stagiaire sur un grand tournage français « ma vie est un enfer » plein de comédiens sympas, une équipe du tonnerre, un tournage magnifique. J’ai rarement revécu ça. Et des moments magiques surtout le matin et le soir, quand j’arrivais la première et que j’ouvrais le plateau à Boulogne billancourt. Déjà tourner dans les studios de Boulogne je me pinçais à chaque fois que j’y entrais, et s’y trouver seule le matin pour préparer l’arrivée de toute l’équipe, et le soir pour ranger, et fermer le décor, c’était un moment magique. Une ambiance indescriptible. J’étais sur une autre planète. C’est ça, je n’étais plus sur terre, en plus les décors étaient surprenants. Il y a des films sur lesquels j’aurais aimé bosser à cause des décors, « la cité des enfants perdus » par exemple. Irréel. C’est ça qui est génial dans le cinéma quand on entre dans l’irréel alors qu’on est bien vivant. Ça ce sont des grands souvenirs. Et les comédiens… je me suis toujours bien entendue avec les comédiens : stars ou pas. Car je les aime vraiment. J’ai du respect pour eux, mais aussi pour les figurants, les techniciens, je n’arrive pas à voir une équipe avec une hiérarchie, je les vois tous sur le même pied d’égalité et tous ayant de l'importance car un film ne peut se faire sans eux. C’est peut être pour ça que je n’ai pas peur d’une grande star, ni d’un grand producteur, à mes yeux tout le monde a la même importance. Ça m’a valu quelques scènes épiques d’ailleurs.

Un autre tournage avec des américains… toujours eux mais c’est vrai que ça prend une dimension autre avec eux. Ils trimbalent quelque chose que les français n’ont pas. Enfin ça s’est mon point de vue. Le côté américain m’a toujours intéressé. Ça me permet de progresser en anglais. Ça met la vie dans une autre dimension. Hors du quotidien. Donc me voilà stagiaire régie encore sur un tournage d’une réalisatrice française mais qui a engagé un comédien « star » américain Vincent G.
En principe je ne devais que faire les transports avec lui. Mais il s’est avéré très vite que j’allais être son infirmière, sa nounou, sa bonne mais ça il n’a pas essayé deux fois. C’est peut être pour ça d’ailleurs qu’il m’a respectée. Je n’avais pas peur de lui. Je lui disais franchement ce que je pensais, mais toujours avec légèreté. Je n’ai jamais dramatisé. J’étais la seule sur le tournage. Au début une stagiaire mise en scène devait le gérer sur le plateau, mais il passait son temps à l’insulter, je ne sais pas pourquoi. Le 1er assistant avait une trouille bleue de ses réactions, ce qui a fait boule de neige. Toute l’équipe flippait et ne savait pas comment l’empoigner. J’étais la seule à ne pas avoir peur et à ne pas avoir de problème avec lui. Je n’ai jamais compris pourquoi. J’ai fini par le gérer en totalité sur tout le tournage. Ils en étaient arrivés à ne pas le prévenir quand on faisait la pause déjeuner, car il était tout le temps enfermé dans sa loge. J’ai rarement vu ça. Ce qui était fou c’est qu’il était super malheureux. Je pense que son rôle le bouffait pas mal. Et au lieu de le prendre simplement les autres s’étaient imaginés un tas de trucs et d’ailleurs ils se sont imaginé bcp de choses entre lui et moi. Evidemment j’étais la seule a lui parler, on se marrait ensemble même, ce qui les faisait halluciner. Je ne vais pas dire qu’on étaient potes, mais on se respectait et je lui disais les choses simplement. Il était toujours à l’heure le matin, c’était quelque chose aussi. Et j’ai compris à la fête de fin de film que toute l’équipe avait bien fantasmé sur nous 2 quand la réalisatrice est venue vers moi en me disant, ahhh Nicole la secrète, qui ne nous dira jamais ce qui s’est passé entre elle et Vincent c’est vrai que j’avais particulièrement cloisonné sur ce tournage. Je m’étais protégée a un point que je n’avais pas de contacts autres que professionnels avec l’équipe. Gérer Vincent s’était tellement prenant que je ne m’épanchais pas sur le sujet quand j’étais sur le plateau et l’ambiance était assez nulle aussi il faut bien le dire. ça ne me correspondait pas du tout. je n'ai jamais ressenti de bonnes ondes entre les personnes présentes. 

Je n'ai rien dit et je ne dirai rien, car j’ai juste fait mon boulot. Il y a eu un soir sympa avec lui, c’est quand on tournait près de la gare de l’est. Notre Vincent avait fait ch... tout le monde pendant 1 mois en disant qu’il était végétarien. Tofu et Tofu, tout le temps. Même qd on était perdu dans la banlieue en plein champ, il voulait manger du tofu ! Et là, à 23h00 il me coince sur le plateau et me dit qu’il a faim. Il a repéré un bouiboui où ils font des couscous. J’hallucine. Un couscous ! et oui, alors comme il ne tournait pas tout de suite je préviens l'assistant qu'on va manger à côté. et nous nous sommes attablés devant un énorme couscous pendant que les autres tournaient et Vincent tout content, s’est engouffré toute la viande sans rien dire. J’étais morte de rire intérieurement. Ce qui a été drôle aussi c’est que le type du bouiboui, vraiment un petit rade, plein de fumée (vincent ne fumait pas !! ha ha) le type l’a reconnu. Il avait vu son film. Avait adoré ; marrant vraiment ; les gens dans la rue (surtout les jeunes) le reconnaissaient et l’interpellaient mais sympathiquement. C’est un phénomène qui m’étonne toujours. Avec d’autres amis connus ça me fait pareil ; quand les gens se retournent en disant hé t’as vu machin… ça me fait drôle car moi je ne les vois pas comme des stars. Ils sont comédiens. C’est leur métier. La conséquence d’être star ça me passe sous les baskets.

Alors pour en revenir a Vincent G de tout le tournage je n’ai jamais su qui il était vraiment. Ce qu’il pensait vraiment. Il pleurait comme il riait. parfois il entrait dans la voiture et se mettait à pleurer ! que faire fasse à ça ! Toujours très concentré sur lui. Inclassable et incroyable. Je n’avais pas vu son film qui avait eu bcp de succès. Je l’ai vu après et j’ai eu un choc. Ce film c’était exactement ce qu’on a vécu. Il était exactement identique a ce qu’il véhiculait dans le film. Même certaines scènes du film je les ai vécues avec lui. Au volant, dans la voiture. Sa façon d’être toujours agressé par tous. Hypersensible, mais pas touchant. Je n’ai pas pu être touchée par cet homme. c'est assez étonnant. Et dans son film ça m’a fait pareil. Impossible d’être touchée par lui. Comme si il voulait forcer les gens à ce qu’on l’aime alors qu’il n’a rien d’aimable. Ça m’a un peu désolée. Tout le monde me disait « ouaw tu bosses avec Vincent G. ! génial ! il est fabuleux ! il est super ! » ah ! je n’ai pas vu le côté génial du type. J’ai raté quelque chose peut être. Je ne sais pas. Ça sentait plutôt l’arnaque dans son comportement avec les autres. J’ai réussi à rester en dehors de son cirque et finalement je m’en suis bien tirée. Et quand j’ai vu son film par la suite je me suis félicitée de ne pas être entrée dans son jeu. C’était une des rares fois où je n’étais pas malheureuse de raccompagner quelqu’un à l’aéroport.

Le seul moment "touchant"  c'est quand pour me dire un truc un peu perso il me l'a chanté. ça c'était une belle scène. il pourrait le remettre dans un de ses films ça serait vraiment touchant. c'était mignon car là il était sincère (enfin ! j'espère)

Il y a eu qui, encore, c’est sympa de se rappeler les bons moments de la vie car on a plutôt tendance a dénigrer. Mais je me suis toujours dit que je faisais un magnifique métier ; me trouver sur un plateau de tournage a toujours été pour moi un moment exceptionnel, même si il y a eu des moments difficiles. J’ai toujours pensé que ce métier est hors norme.

Belle rencontre, et toujours d’actualité ce qui est rare, c’est vrai, celle avec Philippe B. ce qui m’a toujours frappée c’est que les amitiés de tournage ne durent pas, car trop en marge de la réalité, quand on retourne dans le quotidien ça ne tient pas le choc.

Je n’ai, sur 15 ans de métier gardé que 3 ou 4 copains et 2 sûres. 1 accessoiriste exceptionnel. D’une gentillesse, d’une bonne humeur, d’un caractère égal, qui font que sur un plateau c’est un homme fabuleux, et il le reste dans la vie quotidienne. Je ne l’ai jamais vu le moral en bas. Il ne sait pas ce que c’est que la déprime. Un vrai bonheur d’homme.  On est resté copains, et c’est bien, on a réussi à garder une relation après le tournage, quelque chose d’incroyable.

Il y a aussi André Penvern. un vrai bonheur de comédien aussi. Je l’ai connu sur un tournage difficile ; dans le jura, en hiver, -25, de la neige de la glace, une équipe technique difficile, une ambiance assez lourde et André, toujours agréable, respectueux, attentif. Et une voix d'un grave exceptionnel qui me charme tjrs. Curieusement sur le tournage on s’est peu vu, mais après nous avons gardé le contact, nous mangeons ensemble souvent et nous avons des projets ensemble de films. Je lui ai écrit un rôle dans mon dernier court-métrage. on l'a tourné et c'était cool. evident, normal. on bossait bien. belle collaboration. C’est rare aussi d’arriver à entretenir une amitié après un tournage.

Qui est-ce que j’oublie, ah oui ça remonte plus loin, a l’adolescence. Des rencontres magiques aussi, Jean Noel Mirault. le pianiste fou. Un talent fabuleux, extraordinaire, un type magnifiquement beau en plus, une énergie exceptionnelle, une joie de vivre, tout l’opposé du cliché du génie créateur et compositeur. Parce que c’est un génie ce type. Il a eu le malheur de tomber amoureux d’une poupette qui ne supportait pas le piano ! et qui voulait ouvrir un magasin de fringues dans le sud ! l’horreur ! Le voir gâcher son talent. Ce type pouvait tout jouer, il composait aussi, c’était délirant. Je me souviens, il avait installé son piano a queue électronique dans notre petit 2 pièces à Paris. Il rentrait et se mettait à jouer ce qu’il avait dans la tête, et l’écrivait. C’était merveilleux. je l’aurais écouté des heures, je l’ai fait d’ailleurs. Et il est parti dans le sud. Il ne supportait pas de vivre sans soleil… quel dommage… Il y a 2, 3 ans, je l’ai eu au téléphone par hasard, et la première chose qu’il me dit au bout de + de 15 ans qu’on ne s’étaient pas vu, il dit, nicole tu vas être contente j’ai repris  le piano ! Quel soulagement, mais quelle perte de temps aussi ; comme quoi il savait ce qui me touchait chez lui. enfin j’espère qu’il s’est bien éclaté quand même. Mais lui c’est une perle perdue dans la foule. J’espère pouvoir le retrouver un jour et lui commander une musique de film ou de spectacle, ça serait super ; on avait bien bossé ensemble sur un spectacle. C’était de grands moments de création même à notre petit niveau. quand on arrive a exprimer des émotions avec d'autres personnes et en faire un spectacle quel bonheur.

J’ai eu cette chance étant ado de pouvoir rencontrer et travailler avec des gens créatifs, respectueux et plein d’esprit. Intelligents. En théâtre, musique, cirque, tous les gens que j’ai croisés étaient tous un peu fous et plein d’idées. J’ai beaucoup de mal depuis à retrouver des gens pareils. J’espère que ça va revenir. J’ai essayé de provoquer des rencontres mais sans succès.

il y a eu après Didier Lockwood. grand jazzman qui, je trouve c'est un peu perdu en route, a qui j’ai demandé de composer la musique de mon 1er court métrage. Je n’avais pas de ronds pour ce film, j’ai passé la moitié de mon budget dans la musique. Je voulais me faire plaisir, je suis allé voir son agent et lui ai demandé si Didier accepterait de faire la musique. Didier est venu en salle de montage pour voir le film, et il a accepté. Un nuage, je flottais ce jour là, je n’étais plus moi. Il m’a donné un délai et je suis allé chez lui un après-midi pour récupérer la cassette. Il était là, avec son guitariste et ils m’ont joué la musique en question ; c’était génial, magnifique, j’avais Didier pour moi toute seule dans son studio qui me jouait une musique composée exclusivement pour mon film ! le bonheur ! je suis repartie avec l’enregistrement sous le bras, je volais, ce jour là.

Il y a eu la rencontre avec Jacques Weber à Lyon. Il jouait au théâtre et ma sœur me dit, j’ai appelé Weber. il veut bien nous rencontrer, samedi au théâtre ! Je venais de commencer un boulot de caissière dans une supérette du quartier (je n'ai pas tjrs eu des moments géniaux dans mon travail) et je devais bosser le samedi. J’ai demandé au chef si il voulait bien me donner mon samedi et il m’a répondu, Melle, certains de vos collègues travaillent ici depuis 10 ans et n’ont pas pris un seul jour, et vous voulez que je vous donne votre samedi alors que vous êtes là depuis 8 jours ? Je ne peux pas. Alors j’ai quitté le boulot. Le type bon prince m’a dit, si vous ne vous en sortez pas revenez me voir. Jamais revu. J’étais nulle en caisse, toujours des erreurs. J’ai bien fait. On a passé 2 jours à Lyon, avec visite du théâtre avec le Grand Jacques, mémorable, il nous faisait des imitations sur le plateau du théâtre. Ça aussi je ne l’explique pas, le plateau d’un théâtre. Ça me fait toujours le même effet. Une émotion énorme ; la sensation d’être hors du temps. Une odeur toujours identique aussi. L’impression d’être au bon endroit. D’être née pour être là. Ça me manque bcp cette sensation de bien être. Je ne l’ai nulle part ailleurs.

Grand jacques nous a réservé des places le soir pour voir le spectacle et nous avons mangé avec lui et ses potes après au restau, et nous sommes rentrées à Paris au 1er train. Sur un nuage encore. Et jamais je n’ai regretté d’avoir quitté mon job. Ce fut un grand moment. Une belle rencontre.

Il y a aussi Lawrence Faudot. qui m’a fait vivre une grande expérience théâtrale à Lyon encore. Du délire. Une création, un travail de fous, mais quel bonheur. Un grand théâtre pour nous, avec tous les techniciens, les moyens mis à notre disposition. J’étais son assistante mise en scène pendant qu’il était sur scène je prenais le relais avec ma sœur Brigitte. C’était fabuleux. Lawrence a un vrai talent. Il sait regrouper les gens autour de lui pour créer quelque chose. C’est un sacré souvenir aussi. nous sommes toujours potes aujourd’hui. et d'ailleurs il s'occupe de la programmation d'un grand cinéma à Paris maintenant et m'offre la salle pour faire une projection de mon dernier court-métrage. ça s'est sympa.

C’est marrant parce que je me rends compte que je ne mets pas mes amoureux dans ces rencontres, à part J. Noel, oui lui j’étais amoureuse. Les autres ce sont des rencontres professionnelles, amicales, qui auraient pu devenir amoureuse peut être si j’avais eu le temps, moi il me faut du temps, pour découvrir les gens, pour me laisser aller, pour me laisser aimer aussi. Il y a des grands potes aussi, comme Laurent S, lui si on s’appelle ou si on se retrouve ça redémarre comme si on ne s’était jamais quittés, copains pour la vie, philippe V. aussi, pareil qu’avec laurent.

Voilà, si j’en ai oublié je les rajouterai. Je ne vais pas parler des goujats qui m’ont déçue. Des amours qui n’ont pas durées parce que je ne sais pas gérer ce genre de situation. Bcp plus à l’aise dans le travail.  je me trouve très très conne quand je tombe amoureuse. Mais comme amie je suis très très bien. En fait c’est le côté Toi-Moi que je ne supporte pas. Ce côté relation à 2, face à face, cellule familiale renfermée sur elle-même, me retrouver seule avec un mec pour construire une vie ça m’étouffe rien que d’y penser. En plus élever des mômes alors là impensable. Je ne peux pas m’imaginer chez moi avec des enfants à élever, organiser leur vie et celle d’un mec, c’est insupportable, je ne sais pas pourquoi, il faut que ma vie soit tournée vers l’extérieur, vers la fiction, la création, le rêve, l’ailleurs, et pas juste sur 2, 3 personnes avec qui je vivrais. Trop dans la réalité de la vie.

Je regrette juste de n’avoir pas su garder certains contacts, j’aimerais bien, juste par mail, ça me plairait continuer les conversations commencées. L’échange d’idées, vraiment, ça me manque énormément. La distance, les kilomètres maintenant avec internet ça ne compte plus, alors un contact par mail, je l’imagine bien. D’ailleurs il doit moins y avoir d’histoire arrêtées grâce à internet. Bien que certains ne répondent pas au mail… évidemment ça n’empêche pas les couillons d’être tjrs couillons.

Ah j’ai oublié, un moment d’une magie, d’une tendresse, un arrêt cardiaque l’espace de quelques minutes, un arrêt sur image, une virgule dans l’espace temps, vécue en début d’année dans un hall de théâtre bourguignon, alors que j’avais été déçue par le spectacle que je venais de voir. Un comédien célèbre avait joué ce soir là et ma sœur voulait lui remettre un de ces scénarios. Nous l’avons attendu dans le hall sachant qu’il allait y venir. Moi prête à partir, mais bon attendons. Il arrive, il discute avec quelques vieux amis, et ma sœur s’approche de lui, je la suis et là il ne me lâche plus du regard, elle lui tend la main, lui dit bonjour, il me tient du regard que s’en est gênant, alors je lui tends la main et lui dit, bonsoir, je suis la sœur de Brigitte (tjrs pour virer cette idée qu’on peut être lesbiennes) et lui me lâche un sourire comme je n’en ai plus reçu depuis longtemps… ce sourire était pour moi, moi toute seule. Ses yeux si sombres mais doux et rieurs et son sourire m’ont fait fondre littéralement dans le hall du théâtre. J’ai dû le lâcher sinon je crois que je serais encore à me noyer dans ses yeux et son sourire. Je ne sais pas ce qu’il a vu ce soir là en moi, mais vraiment ça faisait longtemps qu’un homme ne m’avait pas regardé de cette façon, et sourit comme ça… merci mille fois R., ça m’a fait oublié la tristesse du spectacle, et j’ai vu que tu pouvais être traversé d’émotions et les faire partager. Magnifique. Ce fut très court, mon dieu, j’espère que je revivrai des moments comme celui-là mais un peu plus long et plus souvent.

C’est touchant un homme quand il perd les pédales. Ça m’est arrivé quelques fois, de troubler un homme au point qu’il fasse des conneries. Une fois, un de mes amours arrive en voiture dans ma cours, je suis au bout de la cours, il me voit, sourit et écrase littéralement les chaises longues qui se trouvaient entre nous. Une autre fois un ouvrier qui bossait dans la maison, est revenu 3, 4 fois après la fin des travaux prétextant avoir perdu telle chose, oublié de nous donner telle autre chose, c’était mignon, il n’arrivait pas à partir,comme si il attendait quelque chose mais je n’ai pas osé avec lui. Il était très marié avec enfant. Ça m’a toujours arrêté. Je le regrette souvent mais bon ça pose trop de problèmes. Je n’aime pas les complications en amour.  C’est peut être pour cela que certaines relations je ne l’ai ai pas développées ou tentées plus loin. (en fait je viens de découvrir 8 ans qu'il s'est marié seulement cette année!)

Ah si il y a la rencontre avec le « clochard » de notre dame
Surprenante cette rencontre. Je travaillais sur le tournage d’un film de claire Denis. Nous devions tourner à Notre Dame, et nous arrivons le matin très tôt pour installer le camion régie. Personne sur le parvis. Nous commençons a installer la table régie (machine à café, gâteaux…) pour les techniciens et les comédiens. Et je remarque dans l’herbe sous les arbres à quelques mètres un type qui dort sous un carton. J’essaye de ne pas faire trop de bruit pour ne pas le réveiller et on continue à s’installer. Puis le type se réveille, et visiblement étonné de nous trouver là. Les techniciens sont en train de s’installer en haut des tours, on s’apprête à faire qq aller retours là haut ça va être gratiné. Comme le dormeur se réveille, je lui dis bonjour, comme on a tout ce qui faut pour un petit dèj, je lui propose un café et des gâteaux, ça me paraissait normal, sinon on aurait été des ploucs. Le mec se lève et nous rejoint. Sidérée je suis, par sa beauté. Vraiment le type a une allure incroyable. Un grand manteau limé mais qui a dû être cher. Grand et il dégage quelque chose de vraiment sympa. Une légerté dans la pauvreté, une évidence qu'il est là où il doit être, je ne sais pas. toujrs est-il qu'il accepte le café et Oh comme c'est drôle, il est anglais ! décidément ! mes grandes rencontres ne seront-elles qu'anglo-saxones ? donc on parle en anglais. Je n’aurais jamais pensé boire un café avec un clochard anglais sur le parvis de notre dame, mais c’est ça que j’aime bien avec le cinéma, c’est qu’on arrive a vivre des choses absolument inimaginables. Nous discutons et j’apprends en fait que ce type est un architecte anglais qui a tout quitté pour faire le tour du monde à pied. Il vit au fil des rencontres, comme la notre ce matin qui lui plait bien. Il traverse paris et descend vers le sud… il a une voix très agréable. Je me vois a discuter avec ce type et a oublier que je suis sensée bosser. Je lui donne à manger. Et ensuite il me dit au revoir. Il va aller prier et reprendre la route. Incroyable. L’espace d’un instant je me suis dit que je partirais bien avec lui. Genre de mec que je pourrais accompagner dans son voyage, discrètement pour ne pas l'emmerder non plus... J’ai hésité et voilà, je suis restée sur le parvis a bosser sur ce tournage pourri… dommage pour moi, je suis sûre que ça aurait été intéressant.

Je pense à une autre rencontre, comme ça qui a raté complètement celle-là, mais qui était ahurissante pour moi.

Toujours à la régie sur un tournage (on commence tôt le matin) on s’installe sur un des boulevards parisiens et on tourne. Je devais bloquer un trottoir et à une cinquantaine de mètres je vois une silhouette qui ne m’est pas étrangère. Je ne vois pas qui s’est. Puis je commence a distinguer le type qui s’approche avec un gamin à la main. Et là je me dis « non ça ne peut pas être lui ! » je pensais a un comédien américain que j’adore, qui joue bcp dans des téléfilms. Et impossible de me souvenir de son nom. Le trou total. Je le vois qui se rapproche et TROU ENORME ! je suis verte, même pas la possibilité de l’accoster pour lui dire bonjour et dire que je l’apprécie bcp… impossible. Je le vois qui s’approche. Il est plus grand que je le pensais et porte un magnifique manteau superbement taillé. Putain, il m’achève. Il est encore plus beau en vrai. Je le vois arriver à 2 mètres de moi et je reste debout, figée comme une conne. Il me passe devant sans me voir, il ne regarde même pas le tournage, et je le vois partir sur le boulevard… je suis liquide, vidée, lessivée, anhéantie, ruinée. j'ai un scénario a la maison écrit pour lui en plus. même pas la possibilité de le lui dire. de savoir si il lit le français. mais quelle conne. Toute la journée j’ai essayé de me souvenir de son nom, impossible. C’est seulement le soir en arrivant à l’apparte que je me dis « Nick Mancuso » j’en aurais pleuré. 

Là c’était une rencontre ratée de première.

J’suis bête en fait, car bcp trop timide pour foncer vers les gens, simplement.

Un autre comédien qui m’a bcp marquée, c’est Bernard Haller. J’ai eu la chance de voir tous ses spectacles one man show au théâtre quand j’étais ado, et je l’ai rencontré sur le tournage de l’alambic de Jean Marbeuf. Quel grand monsieur aussi. Je le trouve très beau d’ailleurs. Son sourire, ses yeux magnifiques. Sur le tournage je l’ai accompagné un jour au train, et comme nous étions en avance, il m’a offert un café au bar de la gare, il est charmant et drôle, vraiment j’ai bcp d’admiration pour lui. Et quel comédien. C’est un de ceux qui m’a donné envie de jouer d’ailleurs quand j’étais petite.

Lui et Laurent Terzieff, Weber aussi. et ce qui est drôle c'est que j'ai soit travaillé avec eux plus tard, ou je les ai rencontrés. De beaux souvenirs.

Il y a eu aussi Claude Piéplu, ils ne sont pas tout jeunes ces gens là mais qu’est-ce qu’ils sont drôles et intelligents. Ils ont la finesse de vous faire croire que vous êtes plus intelligente qu’eux, c’est très fort.

Avec Piéplu on a passé des soirées entières à délirer quand on travaillait au Lucernaire Forum ; lui il jouait dans la salle en dessous de la notre. Et on se retrouvait le soir au bar. Quelles parties de fous rires. Il ne peut pas s’empêcher de prendre les gens dans ses histoires, c’est le comédien par excellence, sympa comme tout. Quelques temps plus tard je l’ai retrouvé un jour à radio France, exceptionnellement j’avais été engagée pour faire des voix, ça m’a bcp plu d’ailleurs, c’est passionnant les feuilletons radiophoniques car on peut faire plusieurs personnages. Et dans le couloir je tombe sur lui à la pause, on a discuté comme si on s’était quittés la veille, copains comme cochons, magnifique. Grand monsieur.

D’ailleurs ce jour là je jouais avec la grande dame de théâtre Maria Casarès, quelle voix hallucinante. Grande professionnelle, j’aurais aimé bosser plus avec elle. Dommage…. Mais une belle rencontre quand même. J’ai au moins enregistré ma voix avec la sienne dans un feuilleton radiophonique.

Il y a eu aussi Jean Rochefort et son pote Claude Rich. Deux potes, d’une classe, d’une éducation comme on n’en fait plus ; je l’ai ai rencontré sur un début de tournage en montagne. Je travaillais comme nounou sur ce film et j’ai craqué. Insupportable de les voir partir le matin tourner avec tout ces comédiens que j’adorais et que moi je reste avec cette mome de 4 ans qui n’aimait pas la neige en plus ! quelle merde. En plus les gens de l’hotel m’avait filé une chambre en sous sol avec les tuyaux qui fuyaient, l’horreur. Le larbin, de la merde. Je n'ai pas supporté. Je suis partie, avec le cœur serré car claude est adorable. Le soir avant que je prenne le train on buvait un verre au bar, et il me dit gentiment avec sa voix exceptionnelle « nicole, j’espère que vous raterez votre train ! » bouhhh je ne l’ai pas raté et voilà. J’aimerais travailler avec cet homme là. Cette génération de comédiens est exceptionnelle, toute la bande Rich Rochefort Mariel, j’adore.

Et la toute dernière datant de 2006, rémi L et marie C, quelle surprise de les rencontrer ces deux là, dans un petit village paumé, ils ont créé une association cinéma et le 1er film qu’ils passent c’est jacquot de nantes ! il n’y a pas de hasard. Du coup brigitte a fait une intervention après le film, et depuis on est amis. Ils sont trop sympathiques. Plein de pêche, d’humour, plein  d’idées, d’envies, quel bonheur, après avoir passé 10 ans avec des gens tristes sans humour, sans envie, on peu enfin à nouveau faire des projets. C’est génial. On va s’arranger pour que ça dure longtemps cette rencontre là. Que ça ne soit pas trop court. C’est vrai la difficulté c’est d’être respectées au niveau de nos créations aussi débiles soient-elles. De pouvoir délirer ensemble, même si ça n’aboutit pas à chaque fois, mais que chaque rencontre soit un foisonnement d’idées, qu’on puisse exprimer tout ce qu’on ressent soit au niveau cinéma au niveau artistique ou créatif sans qu’on passe pour des frappées, c’est très agréable. De ne pas déclencher des sourires moqueurs comme j’en ai vu si souvent chez des gens soit disant artistes, genre "pauvre fille n’importe quoi". Ou encore pire ne sentir aucune réaction de la part des autres, aucune petite lueur quand on parle de projets ou qu’on parle de quelque chose qu’on aime. Là, on peut s’exprimer c’est bien sympa.... tout a une fin, ils sont repartis à Lille et nous voilà ànouveau seules avec nos délires. sauf quand ils reviennent pour une projo, là ça redémarre au quart de tour.

Ah oui il y a eu une brève rencontre avec Antoine Decaune, marante la rencontre. J’ai travaillé en intérim secrétariat pendant des années à paris. Ça me permettait d’avoir des libertés pour mes projets perso, donc je suis engagée quelques semaines dans une Sté près d’Opéra, je ne sais plus ce que c’était comme boite, mais j’arrive un lundi matin, j’avais la clé des bureaux, arrivant la 1ère, et en ouvrant la porte j’entends dans les escaliers quelqu’un qui appelle son chat,et visiblement qui ne le trouve pas. J’entre dans les bureaux et quelques minutes après j’entends du bruit dans une des salles. Je vais voir c’était le chat qui avait été enfermé tout le week-end dans les bureaux et qui n’était pas très content visiblement alors je sors sur le pallier pour prévenir son maître qui l’appelait toujours, et je tombe nez à nez avec Antoine Decaune ! je lui explique que son chat se trouve au dessus d’une des armoires du bureau. Il entre, récupère le chat, et me remercie avant de redisparaître dans l’escalier de l’immeuble. Rencontre amusante et brève on peut le dire.

Il y a eu aussi quand j’ai été engagée grâce à une amie ds la boîte de prod de Christophe Lambert. Je savais qu’il tournait à l’étranger et venait rarement à Paris donc je ne m’attendais pas à le voir souvent, je devais faire l’intermédiaire entre paris et oslo pendant le tournage. La secrétaire en chef part en vacances pendant le tournage et je prends sa place au poste principal non sans angoisses car il y avait les relations avec les américains aussi et mon américain était qd même très simpliste, mais bon, je m’accroche et ça se passe plutôt bien. Quelques temps après pendant le tournage coup de fil à la prod je décroche et à l’autre bout j’entends « bonjour nicole c’est christophe ! » et là ! crise cardiaque ! j’ai failli laisser tomber le téléphone, j’étais assise heureusement parce que je serais tombée, il n’appelait jamais par le standard d’habitude, appelant la prod directement. Seulement là il m’appelait moi parce qu’il voulait une commande bien particulière, mais le fait qu’il m’appelle par mon prénom m’a complètment troublée, car il ne m’avait pas rencontrée encore, sa tante avait dû lui dire que je remplaçais la secrétaire pour qq temps ! bref, j’ai tenu bon et j’ai pris sa commande de « fromages » parceque c’était son anniversaire et ils craquaient tous de ne pas avoir de fromage à Oslo. Ça voix m’a scotchée. Je suis tjrs très troublée par les voix. et quand on analyse les voix des comédiens elles sont toutes très particulières. on peut les reconnaître juste au timbre de leur voix. 

Quand j’ai conduit Melle Jeanne Moreau aussi pendant un tournage j’étais terriblement troublée, déjà qu’elle se trouve dans ma voiture, et d’entendre sa voix en vrai, qui me parle, c’est idiot peut-être je ne sais pas, mais je crois que si ces gens sont devenus des stars c’est aussi grâce à leur voix si particulière, celle de Christophe L. est peu commune quand on y fait attention. Comme celle de Jeanne M. Bref pour en revenir à Christophe je lui ai fait envoyer par avion une caisse de fromage alors que c’est totalement interdit. Le colis a failli ne pas passer la douane d’ailleurs tellement ça puait. Mais ils l’ont qd même reçu et Christophe m’a rappelé quelques jours après pour me remercier… j’ai failli mourir ce jour là. j'suis trop émotive bêtement pour pas gd chose.

En parlant de voix, il y a celle de Claude Rich aussi extrêmement unique, celle de Claude Piéplu, André Penvern également des voix qui tuent comme on dit et des personnages d’une gentillesse fabuleuse. Il y a aussi celle Daniel Auteuil pas particulièrement belle mais très particulière quand même. Vous allez dire que ça ne fait pas bcp de femmes dans tout ça. Oui c’est vrai, mais j’en ai peu rencontré sur les tournages, il y a tjrs plus d’hommes que de femmes, que ça soit dans les rôles et ds les équipes techniques. Ça tombe bien car j’ai quand même un gros gros faible pour les hommes.

Comme rencontre exceptionnelle de femme il y a madame Varda. Oui inclassable grand-mère ; quel talent. Et il faut la voir se battre pendant les interviews à cannes pour qu’on ne la filme pas avec les logos des grands de la vidéo  sur le mur derrière elle. Elle a une pêche, une énergie magnifique. On a fait le tour des salles de paris qui passaient Jacquot de Nantes pour vérifier l’état des copies mais aussi vérifier qu’ils passaient mon court-métrage avant. Et quand ça n’était pas le cas elle réclamait de voir le directeur pour qu’il raccroche le court. Hallucinant. Passer quelques heures avec elle au festival de cannes on apprend bcp sur le métier de réalisatrice productrice. 

Sinon je réfléchis mais comme femmes si ! Josiane balasko ! une sacrée bonne femme aussi. Parce que jouer et réaliser en même temps il faut le faire. On ne se rend pas compte mais c’est énorme comme travail. Déjà réaliser un film c’est quelque chose mais en plus y tenir le rôle titre faut oser. J’ai pu la voir travailler étant sur « ma vie est un enfer » admirable même si le film n’est pas super super. Réussir à tenir une équipe et terminer le film. Chapeau. C’est vrai qu’il n’y a pas bcp de femmes dans le cinoche.

Il y a des rencontres que j’aimerais faire, maintenant. Des rencontres de travail…. Alors tt d’abord mister sean connery… mais là c’est du domaine du rêve il doit être imbuvable car avec la vie qu’il a eu il doit être super exigeant mais juste pour le fun le rencontrer ça serait sympa, aussi, georges clooney, ça a l’air crétin comme ça mais il est intéressant côté producteur, un côté rebel sans en avoir l’air. Bono de U2  pour chanter avec lui dans une salle immense devant 200 000 personnes, c’est tout. Je me vois bien sur scène en duo avec Bono. Qui d’autre comme ça … dans les grands rêves. c’est tout ? ça fait pas tant que ça. En France peu de gens me font rêver c’est terrible. Ah si poolvorde pour lui donner un rôle, il est trop hallucinant il ne me fait pas rêver ni craquer mais il est tellement surprenant comme personnage. Patrick catalifo aussi, bcp de charme. Robin renucci (déjà rencontré mais trop courte rencontre) jean pierre mariel (sa voix est trop craquante) je vais trouver du monde finalement. Des mecs toujours bien sûr !

et finalement on arrive a vivre des trucs sympas même si au démarrage ce n'est pas gagné. pour une sténo dactylo je me débrouille pas si mal pour changer d'univers.

la dactylo m'a fait faire des belles rencontres aussi, car j'ai travaillé un temps pour une prod qui me faisait faire les corrections de scenarii. j'ai travaillé sur le script de quelques réalisateurs célèbres. c'est mieux que de taper des factures toute la journée. j'ai su finalement détourner ma formation "classique" vers quelque chose de plus sympa. et surtout en étant prête a découvrir des univers différents ça m'a permis de travailler dans plein d'endroits, c'est pour ça qu'étant sur Paris j'ai travaillé en intérim car je découvrais des stés à chaque mission, et de nouveaux univers, j'adore ça. on m'a souvent proposé des postes après mes missions d'intérim je n'ai jamais accepté. me sentir enfermée dans une sté alors qu'il y a tellement d'autres choses à découvrir ailleurs. je préfère me concentrer quelques temps sur le travail qu'on me demande et partir pour ailleurs. je crois en plus que je travaillais mieux comme ça. j'étais plus performante. bref j'ai mixé pendant 15 ans le cinéma avec les missions d'intérim dans des boites de pub surtout car c'était plus sympa. et j'ai découvert plein d'univers. je me suis retrouvée à travailler chez Kenzo comme ça. chez des grands bijoutier place vendôme. dans des grandes boites de pub, jamais je n'aurais pu le vivre sans l'intérim. ah il ne faut pas avoir peur du lendemain et peut être qu'avec un gamin j'aurais fait d'autres choix. je crois que le fait de ne pas vouloir d'enfant vient aussi de ce besoin d'être libre à pouvoir partir sur une aventure dès que ça se présente. je n'ai jamais regretté. de toute façon c'est vital. j'étouffe si je ne peux pas me dire que si une occasion se présente je pars. ça implique des choix de travail et de vie. ça oblige a être réactif. attentif. être présente.

à suivre

18 octobre 2008

1er tournage

je ne sais pas si je raconte tournage par tournage ou si je fais plutôt LES GRANDS MOMENTS

ça serait mieux les grands moments en fait car les tournages en soit n'ont rien de particulier, oh si. faut pas que je dise ça; un tournage est quelque chose de surréaliste c'est pour ça que je m'y sens si bien. on est plus sur terre, et surtout si on tourne en studio. ça c'est le top, on sort totalement du réel; faut supporter, moi j'adore, être une bande de barges concentrés sur un même sujet pendant des semaines dans des décors, des lumières, des ambiances particulières. tout faire pour que ça fonctionne, c'est géant.et quand c'est pour votre film, vos dialogues, vos idées c'est encore plus géant. quand j'ai tourné mon 1er court métrage c'est ce qui m'a le plus surpris, que 10 personnes adhèrent à votre histoire, que 3 comédiens digèrent vos dialogues et les ressortent à leur sauce. et que avec ses 10 personnalités on arrive a restituer ce qu'il y a d'écrit sur le papier et en mieux même. ça m'éclate ça. et à chaque tournage ça me fait le même effet.
je me suis rendue compte aussi que tourner était mon truc car à ce moment là tout s'enchaîne à merveille. tout me paraît logique, normal. je me sens d'une légèreté incroyable, dommage que je ne tourne pas beaucoup.

Publicité
Publicité
Publicité